Nomadisme
Le dromadaire est toujours aux côtés de l’homme du désert.
La grande tradition du pastoralisme sahraoui s’est forgée au fil des siècles, à la lumière des transmissions de savoir et des connaissances, fruits du lien fusionnel entre l’homme et le dromadaire.
Les nomades sont en quête permanente de pluies.
Ils développent une formidable capacité à lire les territoires, à les habiter, à les parcourir, toute en respectant les codes sociaux complexes du monde sahraoui. Les tribus nomades du Maroc saharien s’entrecroisent dans des maillages denses d’alliances et de parenté, et leurs axes de transhumances sont donc dessinés autant par les impératifs sociaux que par les vertus des pâturages. Ces derniers sont un herbier ouvert dont le nomade connaît, de père en fils, les caractéristiques de chacune des plantes, celles bénéfiques pour lui et son troupeau autant que celles vénéneuses ou non comestibles.
Les plantes aquatiques, en revanche, sont superbement ignorées et ne jouissent d’aucune attention du pasteur nomade, qui les appelle toutes et sans distinction «hchich elma» (les herbes de l’eau).
L’empreinte qui parle
Grâce à la transmission orale, le dromadaire n’a pas de secret pour le nomade.
Ses empreintes sur le sable sont des signes que le pasteur interprète. Il peut reconnaître de la simple profondeur de l’empreinte d’une bête, s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle.
Il peut également déduire, à partir de la trace de la griffe (corne du sabot) à la pointe de l’empreinte, la provenance de l’animal : une trace longue pour un sol sablonneux et une trace de griffe érodée pour un sol caillouteux.
Le nomade peut également identifier à la forme de l’empreinte la race du dromadaire et même la couleur de son pelage .
En effet, seul le dromadaire blanc ou tacheté porte sur le sabot des poils longs et fins, dont la trace se lit aussi dans l’empreinte laissée sur le sol.